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Comme la désignation le précise, il s’agit d’un « réveil » Et, par définition, « se réveiller » c’est participer à une nouvelle vie, qui n’inclut pas, obligatoirement la singularité des critères par lesquels se définissait la vie d’avant le réveil. Si, en l’occurrence, le réveil donne vie au spirituel, se laisse entrevoir un danger non inéluctable de risques particuliers que ce réveil peut mettre en jeu.   Après avoir été sevré de toute nourriture de l’âme, on peut, en effet, être tenté par l’hyper  consommation de « nourritures spirituelles » qui, de nature salvatrice, possèdent cependant, des  contenus propres à générer des pulsions mortifères par une « consommation » non régulée.


On pourrait croire que « accepter » et « authentifier » par l’origine divine, ces « aliments » échappent au risque d’empoisonnement. Or, la diététique spirituelle garde la mémoire des gestes nourriciers. Les oublier, c’est tomber dans le piège que le « réveil » peut être ce qu’il ne sera jamais : une naissance !


L’adoration d’un Roi Messie,  désigné en dépouille mortelle ou l’exemplarité de la flagellation  ne vont pas sans effets. L’intérêt excessif pour ces « gestes » pourtant  séculaires et donc consacrés,   peut très vite devenir préjudiciable et entraîner la « perturbation » du néophyte qui serait conduit à leur accorder une priorité excessive.


La Tradition Juive n’échappe pas au danger de la boulimie de l’âme. Débusquer denrées et produits pouvant compromettre le respect de la cashrout, prend parfois, par la manifestation d’un esprit pointu et tatillon  l’allure d’une véritable obsession.


Passer du divorce consommé,  avec la prière,  à une existence où la relation avec le « rituel » occuperait une place première, sinon prépondérante, facilitera la fuite vers une dimension où l’irresponsabilité détiendra les meilleures cartes. Ce qui devait être réveil, s’avérera endormissement.


Un « réveil religieux » ainsi défini n’a aucun lien avec l’ouverture à un monde nouveau. La « gestuelle » quand bien même irraisonnée est, en elle-même, par et pour,  elle-même rédemptrice. Il s’agit de faire, parfois frénétiquement, sans pour autant comprendre. Parce que, dans ce « réveil, » l’équilibre de l’homme est sacrifié à une pratique, essentiellement répétitive où apprenant à se méfier des travers de l’intelligence et de la raison, l’individu  s’en dédouanera facilement. Il justifiera  la référence privilégiée à l’irrationnel,  au motif, « qu’il n’est pas nécessaire de comprendre pour faire ».


Ainsi, l’homme ne disposera plus des moyens réels d’auto défense pour se prémunir du fanatisme, issue  probable,  et, dans ce cas, fatale,  du « réveil religieux ! »

Le réveil c’est la considération nécessaire du spirituel et, non, le « coup de force» de l’âme sur le corps. Dressant un bilan inexact par un réquisitoire sans pitié sur l’amour du corps, le « Réveillé » sacrifie délibérément toute autre option que celle qui se fonderait aussi sur l’usage de la raison. Au réveil apparent se substituerait  l’endormissement assuré de tout ce sur quoi, l’homme fonde honneur, dignité et pratique de la justice !

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