La politique pro-arabe de la France s’amorça dès l’an 1500 par la signature du premier traité de « capitulations » entendez, avantages, privilèges. Elle connut son apogée sous le règne du roi très chrétien, François 1er qui établira une alliance, avec le grand Soliman II le Magnifique.
Désigné alors comme « l’Alliance Impie », ce rapprochement contre Charles Quint, « empereur très chrétien » du Saint Empire germanique, et ses visées hégémoniques démontrait l’intérêt des « capitulations » que les souverains Turcs accordaient aux « infidèles Chrétiens » en terre musulmane, comme le droit de propriété reconnu aux Franciscains sur le Saint Sépulcre.
Ces « capitulations, » au cours du temps, devenant bien plus signes de bienveillance qu’applications d’Alliance légitimèrent les créances islamiques sur la France, qu’il faudrait bien, tôt ou tard recouvrer.
La politique étrangère française à l’égard des Ottomans, puis des Arabes, leurs successeurs, conditionnée par les bénéfices des capitulations, générera, des rapprochements divers . Elle se confirmera avec les politiciens post-révolutionnaires. Talleyrand, par exemple, persèvera dans la poursuite des « alliances d’Ancien Régime »où la Turquie tenait une place importante.
Parmi les sympathies incongrues: le « Grand Turc » au XVIème siècle fut presque un mythe. Molière apparaîtrait frustré sans le « Mamamouchi ». L’accueil des ambassadeurs Turcs à Versailles, sous Louis XIV est édifiante. Et, le rôle Turc, chez Voltaire, montrera que l’Alliance avec Soliman hypothéquait l’avenir et expliquera, en partie, la connotation pro-arabe de la politique française : « Voltaire : « Le grand Turc gouverne dans la paix vingt nations de religions différentes. Les Turcs ont montré aux chrétiens comment être modéré dans la paix et clément dans la victoire. »
Une telle référence ne peut limiter son impact à elle même! Ainsi s’explique, en partie, la naissance de « l’arabisme français ». D’abord « appel au secours » puis renflouement des caisses par les capitulations et découvrir l’aliénation comme prix à payer! Sauf à rembourser!
Par exemple, comment comprendre que la Turquie ne soit pas intervenue en 1830 en Algérie, pour conserver cette province à l’empire Ottoman? Capitulation offerte à la France avec « prière de s’en rapeler? »
L’initiative gaulliste restitua l’Algérie à l’Islam dans une telle indifférence aux Français qui y demeuraient, qu’il est légitime d’envisager une autre motivation que l’auto détermination, en préférant l’aveu d’une mentalité débitrice devenue sympathie pro-arabe, certaines capitulations restant toujours valides! Hâte et fébrilité pour « sortir » d’Algérie, diligences pour libérer le Maghreb, sont-elles conséquences indirectes de capitulations autres?
La position de Paris sur la Palestine et les concessions multiples tolérées au monde arabe n’ont échappé à personne. Cette bienveillance pro arabe que la France confirme, est bien plus proche d’un quitus que d’une conviction!