Je limiterai à un seul vecteur un des sens de cet enseignement de la tradition mystique juive, d’abord parce qu’il comprend la première catégorie des bénéficiaires et ensuite, parce qu’il résume les priorités. Tout d’abord, est affirmée une soustraction spatiale et temporelle, de nature permanente pour les premiers et provisoire chez les seconds.
Il est, en effet, établi qu’un des effets des pathologies cérébrales est une forme de déconnection des réalités. Cette rupture n’interrompt pas la vie de l’esprit mais l’oriente vers des zones d’rrationnalité qui semblent requises pour la pratique de la prophétie.
Lorsque les parents nomment l’enfant, la tradition semble indiquer que, par devers eux, se substituerait une perception de l’identité profonde de l’enfant qui permettrait de distinguer moins la définition des spécificités innées que la fatalité des diverses options que révèle le dévoilement de ces données.
Cette appréhension des potentialités permettra de se rapprocher de la conscience prophétique, dont le premier sens est d’abord « l’intuition » de données naturelles et « prévision » de ce que ces « caractères » généreront, selon l’orientation choisie.
Aussi se précisera que ce qui reste commun entre la prophétie, les fous et les parents. Cette « soustraction » au naturel qui ne voit que le vêtement, et que ne dépasseront pas les fous, d’où l’incohérence de leur attitude, pour atteindre chez les parents , un « projet » pour leur enfant.
Le processus de basculement s’opèrera chez le prophète, de façon telle, qu’il confirmera que son propos ne sera jamais de prophétiser sur l’individu. L’objectif visera à aller au delà de la perception individuelle afin d’étendre le domaine des seules potentialités collectives.