Etrangère à l’Ethique juive lorsqu’elle est réduite à contrainte, ordre ou prescription, la mitsva est ainsi l’attestation des plus significatives, du rejet « religieux », voire ontologique, du Judaïsme pour la connotation de Mitsva, devenue bondieuserie. Pour l’approche aristotélicienne le contraire semblerait plutôt convenir. La mitsva n’est pas contrainte. Bien au contraire, elle est libération et empêche l’aliénation!
En effet, nous lisons dans Pirke Avot 6,3-4, à propos des D.ix C.ommandements, « Ces paroles gravées dans la pierre, » et nous utilisons un terme renversant nos attentes en révolutins existentielles, pouvant se lire differemment sans modifier, ajouter ou retrancher une seule lettre. Sont écrits, en effet, le terme H A R O U T, graver mais aussi, H E R O U T: Liberté! Et pour choisir, il faut savoir!
Les Maîtres de la Michna vont légiférer en précisant: Ne lis pas ‘Harout » mais « Hérout ». Car « Ein Mazal LéIsraël », les Juifs échappant au déterminisme, astral notamment par une « praxis » qui loin d’être aliénante, est, ontologiquement libératrice.
La Michna poursuit: « Car seul est libre celui qui s’adonne à l’etude de la Tora et, quiconque s’adonne constamment à l’etude de la Tora « s’elevera » par le pouvoir libérateur de la Mitsva, » comme il est dit (Nomb. 21,19): « De Matana à Na’haliel et de Na’haliel a Bamot ».
Les hommes ne pourront pas se soustraire aux déterminismes, sociologiques, biologiques, chimiques ou autres, sauf à disposer de la « stratégie mitsvique, »seule tactique confirmant « Ein mazal LéIsraël ». Le « chomer mitsvots » promu ainsi « gardien des libertés ». La Mitsva de Tsédaka restant la voie royale de la capacité à pulvériser tout déterminisme.
Pourquoi?
Peut être que cette Mitsva tsédaka (pas charité) aide, participe plus que toute autre, à extraire l’homme d’un des déterminismes les plus redoutables. Le Talmud confirmera en relatant cette histoire. Un homme devant mourir d’une piqûre de serpent, servit de quoi manger à un homme pauvre. L’action devant être publique et le donateur voulant éviter l’humiliation au bénéficiaire, lui offrit son propre repas en lui disant « Je mangerai comme toi, mon repas est identique ». Le généreux bienfaiteur en parla à son maître qui lui conseillant de prendre un peu de repos, l’invita à déposer le lourd sac porté sur son dos. En ôtant le sac, tomba sur le sol, raide mort, un serpent venimeux, que la ceinture du sac avait étouffé.
Tout était prêt pour que le destin s’accomplît, sauf que le Zehout de la Mitsva de Tsédaka l’en empêchât.
PS/ En proclamant Liberté, Egalité, Fraternité, la bande à Mirabeau, entama un processus qui, bien que rédempteur ne put que « graver » les lois. Et savoir lire entre les lignes est toujours « privilège ! »