En s’effaçant devant la Vie, la Vérité conserve la première place!
La grandeur de l’homme est bien plus fondée sur ce qu’il rejette que sur ce qu’il approuve. Approuver, consentir, obéir, s’asservir sont membres d’une seule famille : les esclaves ! Ce n’est pas rejeter sa culture que de vérifier et de s’assurer des fondements qui la soutiennent. La page de l’histoire qui reste essentielle pour l’Occident et que d’aucuns nient parce qu’il ne faudrait évoquer que ce qui rapproche est celle qui n’est pas refermée et dont un des premiers mots évoquera la naissance d’un homme devenu dieu pour qui la vérité étant accessoirement prérogative de vie, donc de l’homme, ne put empêcher que très vite, la vie s’éloignera d’elle ne lui laissant adorer que la vérité confondue avec la mort d’un dieu. Très vite l’Occident cultivera donc le principe de mort que sera l’omnipotence de la vérité. Visitant les musées imaginaires d’un Occident moribond, nous dirons dans l’esprit de Nietzche : « Ici vécut l’homme qui préférant vivre selon le vrai découvrit que la mort devenait vocation !
Le chemin choisi était zébré d’embûches. Rome se mit en devoir de surveiller les risques oubliant de « veiller sur » et montrer ainsi que la vérité est d’abord héroïsme, suggérant qu’un héros encore en vie est moins héros qu’on le dit. Tout comme le prêtre du dieu mort ne peut être exemple s’il se fourvoie en donnant la vie. L’Occident trouva un Israël farouche sur sa route. Certes, Israël paya la facture du sang, quand Rome comprit que jamais Israël ne plierait à quoi que ce soit générant le néant. Mais cette facture confirmait-elle un renoncement aux fondations, car la vérité refusait de plier face à la vie qui se retirait sans baptême.
La vérité ôta donc les miroirs qui lui renvoyaient la certitude qu’elle prenait le chemin des apparences, et jugea que « idolâtrie et dépravation » demeuraient les limites à ne pas franchir pour rester Israël ! Durant presque deux millénaires la vérité définira ses limites et face à la mort, assurera la compatibilité du vrai avec privilège prioritaire à ce qui donnait et entretenait la vie. L’homme fut grand car être disciple d’un maître qui confère préséance à la vie en dépit de la souillure de son vrai ne veut pas d’un idéal devenu passeport du ciel. Du point de vue collectif la mort devient facilité suspicieuse quand sa conquête est engagée par la vérité. Car, en arriver là impose l’éloignement de ce qui est générateur de vie.
.Si le Juif, l’Hébreu (racine : faire passer) proclame que son vrai peut se soumettre à ce qui vit sans se démettre de la certitude que la victoire inéluctable sera celle du vrai, le Juif articule devant l’Occident le bouleversement qui de Socrate à Bergson annonçait la ruine, la déchéance et l’effondrement d’une idée de l’homme qui croyant s sélectionner la vie confondait louanges et épitaphe ! Les grandes pages, les grands moments sont ceux, non du passé historique mais du passéisme. L’inscription retrouvée sur la tombe de Périclès donne la mesure de cet idéal réfuté et suggère que la suppression de la vie est toujours exaltation mortelle et idolâtre :
« Que diront de nous les siècles futurs ? Ils diront que nous avons été une cité heureuse et célèbre ! »
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