Le récent propos d’Edwy Plenel affirmant que c’était une « chance pour la France d’être le premier pays musulman d’Europe » traduit, en préalable, un choc qu’amplifie le flot de certitudes qu’alimente depuis des siècles le principe de l’orthodoxie chrétienne, selon lequel, l’Occident s’inscrirait dans une vocation judéo chrétienne.
Le choc de cette thèse s’éloignant de l’émotion, s’y substitue une réflexion qui, si elle ose, franchir le « religieusement correct »débouche sur un vaste questionnement novateur, révolutionnaire et iconoclaste.
La vocation chrétienne de l’Europe serait-elle un mythe ? Que dit l’histoire de France ? La mutation religieuse du paganisme devenant Christianisme n’est pas un phénomène de masse, une poussée culturelle irrépressible. L’Europe devient Chrétienne par la volonté politique d’un homme, d’un seul homme, l’empereur Constantin. Et la France ne doit son implication religieuse, qu’à un homme, un seul, et à la décision qu’il prit par le baptême : La terre de France devenant Chrétienne moins par conviction intime que par la nécessité imposée par le pouvoir politique.
L’absence de disposition intime fondant cette identité spirituelle, élimina l’Islam par la guerre. Que vaut un renoncement obtenu par la contrainte ? Si le Coran est rejeté par le peuple parce qu’il y perçoit une incompatibilité doctrinale ou existentielle, on peut légitimement évoquer le refus collectif.
C’est par l’épée que Charles Martel éloigna le risque prosélyte. La rencontre de l’Occident avec la civilisation du Coran n’a jamais eu lieu ! On oublie que l’Occident n’a jamais rencontré l’Islam sociologique, seulement le Djihad !
La conversion commence par la curiosité.
Le laissez faire, l’apparente indifférence au sauvetage Européen traduit cette volonté des préliminaires que l’intransigeance chrétienne a voulu éviter.