Certes le monde change. Il est, tout de même, stupéfiant qu’une puissance libérale de la taille de la France, conserve au parti Communiste une place qu’elle est seule à maintenir en Europe. Nombre d’entre eux, il est vrai, eurent, lors de l’occupation et de la collaboration qui suivit une attitude courageuse et héroïque. Mais ce consensus accepté vaut presque témoignage que « certains Français » ont cru que la Russie communiste serait la mère de « lendemains qui chanteraient ! »
Que serait la Résistance Française et ses divers maquis sans la participation de ses composantes communistes ?
A-t-on oublié cependant les bases motivantes de l’extrême gauche?perdu de vue qu’après la guerre on s’attendait à ce que la prochaine confrontation militaire interpelle les forces révolutionnaires anti-libérales qu’elles soient constitutives d’un pays ou non ! La guerre froide était une terreur dont il fallait s’accommoder les faveurs !
Qui aurait pu prévoir que le « rideau de fer » serait pulvérisé dès que l’Empire Soviétique accorderait un soupçon de liberté qui ne pourrait endiguer les flots déferlant, d’une liberté qu’on étouffait depuis 1917 ?
Et pourtant, rien n’y fait. Les communistes sont là, même s’ils professent une idéologie dépassée. Staline a pu proclamer, recevant le premier ambassadeur d’Israël : « Les Juifs ont déposé au cœur de chaque homme cet idéal de paix sociale qui a fait de tous les réformateurs sociaux les continuateurs des prophètes d’Israël ». Après cet aveu « du petit père des peuples le parti communiste est devenu, malgré tout, antisioniste par manque d’ambition, de volonté et de fidélité.
Que l’Etat d’Israël veuille poursuivre son caractère de spécificité juive, il n’en faudra pas plus pour alimenter ce vieil antijudaïsme qui, naturellement se transformera comme tous les bourgeons antisémites affirmés ou non en « tartes à la crème antisioniste ! »
Car, le Parti Communiste reste attaché dans la mémoire des alliances à la collusion bolchévique à laquelle son détachement consommé ne suffit pas à chasser la suspicion . Mais certaines idées sont tenaces. Et à part ce vieil ennemi judaïque de toujours, dont on hérita avec les pères fondateurs et auquel on réagissait en Russie tsariste par le pogrom ou les vagues d’arrestations arbitraires, le Parti Communiste n’a guère de nouvelle croisière à envisager. Aussi, reste-t-on antisioniste en attendant que le paysage s’éclaircisse !
Certes, si l’ambition manque de conviction, elle peut encore séduire quelques rescapés de l’antisémitisme de jadis, prêts à « manger » du Juif sioniste, sous la houlette du parti, comme de bien entendu !