Il est dans les prérogatives de chaque peuple de condamner et de rejeter toute attitude qui contreviendrait aux fondements de sa vocation. C’est dans cet esprit qu’il faut estimer la tentative chrétienne de détournement de l’histoire d ‘Israël et de la réaction judaïque qui s’en suivit. Ce que le peuple Juif affirme avec véhémence, c’est la volonté d’usurpation de Jésus de Nazareth, se prétextant continuateur exclusif de la dimension sacerdotale d’Israël.
Ce que les Nations contestent, c’est l’exercice du droit fondamental exercé par Israël dans le « refus » de Jésus. La Nouvelle Alliance fondant l’illégitimité de la position juive sur la poursuite de sa dimension rédemptrice, comme si le messie était toujours attendu. Elle déniera aux Juifs le droit à la dénégation.
Que pour des raisons géo-politiques et partisanes, Jésus fût livré au bras séculier, Rome en l’occurence et « expiât » par la crucifixion est un autre problème qui ne sera pas abordé ici. Nous resterons préoccupés par la nature formelle de la Nouvelle Alliance et des réactions qu’elle ne manquera pas de susciter. Un risque d’hérésie menace Israël dans son projet eschatologique. Les instances juridiques évaluent le risque, se prononcent et décident de rejeter le » hors la loi ».
Il est surréaliste de faire état de la mauvaise foi Juive : C’est le peuple concerné qui se prononce contre le projet, lui seul pouvait le faire! C’est le peuple impliqué qui jugea Jésus pour le danger de destitution. Quoi de plus légitime qu’un peuple vivant sa loi et appelé à décider des suites, parce que c’est de son histoire dont il s’agit. L’histoire de la Nouvelle Alliance est une page de l’histoire juive certes, mais elle n’a rien à voir avec l’histoire du peuple juif qui se poursuit, par ailleurs!
La Nouvelle Alliance pratique la politique du « fait accompli », impose sa reconnaissance de Jésus comme péripétie messianique. Nulle part elle n’éprouvera le besoin de demander aux Juifs sur quoi est établi le rejet du prétendu Messie! Cette religion s’établira sur le Judaïsme sans pouvoir attester d’une filiation quelconque avec Israel! Que cette reconnaissame soit légitime au nom de ce qui le permettrait de droit: la liberté ! est moins préoccupant que le recours aux pressions visant à dissuader les Juifs de persévérer dans une « attitude condamnable. «