J’ai eu la réputation d’être un voyant. Comme il va être démontré, le jugement est excessif voire erroné. Il ne s’agit que de la mise en pratique d’un « certain regard. » Sans plus.
Alors que je faisais le point avec une famille sur la scolarité de leur fils, la cloche retentit. Elle annonçait la fin du cours et les élèves se préparaient à recevoir le professeur suivant. La rotation des professeurs à cet instant est souvent génératrice de désordres éventuels, les élèves échappant à la présence contraignante de l’enseignant. D’une manière générale des élèves laissés sans surveillance reste une réalité lourde de dangers possibles.
Je perçus alors comme une rumeur sourde en provenance de l’étage où se trouvait la classe de 6èm que le professeur de biologie venait de quitter. Brusquement visité par « l’intuition » d’un danger immédiat, je fus arraché à ma chaise, balbutiai quelques mots d’excuse à l’endroit de la famille et bondissais vers l’escalier qui menait à l’étage.
Parvenu jusqu’à la classe, j’y découvris avec horreur qu’un gamin debout sur son pupitre passait de table en table sous le regard désormais inquiet de ses camarades. Ma présence ramena un silence immédiat et, après l’annonce d’une sanction sévère, l’incident fut clos.
Longtemps je fus confronté à la certitude qu’une intuition prémonitoire m’avait contraint à l’intervention. Puis la raison s’empara de l’affaire et celle-ci fut l’occasion d’une analyse fructueuse. C’est un « certain regard » qui m’arracha de ma chaise et rien d’autre !
La rumeur tout d’abord indiquait le désordre. Puis le sentiment d’une classe laissée sous pression par un professeur réputé autoritaire, l’âge des élèves et leur propension à l’agitation, bref, l’analyse rapide de la situation indiquait la probabilité de l’incident et commandait l’intervention sans délai.
Rien de prémonitoire dans tout cela même si l’analyse des faits peut y conduire. C’est manifestement l’effet d’un certain regard qui explique mon intervention. RIEN D’AUTRE !