Provoquer l’émotion est chose facile. Savoir la contrôler est privilège du Chef ou du dictateur La maîtrise de l’articulation « émotion/contrôle » évite bien des déconvenues. Y voir plus clair passe par la définition des données exposées. Une émotion reste le contact subit voire la collision entre une partie de soi même cimetière des refoulements émotifs avec un incident qui l’aurait provoqué;
Subir, vivre une émotion est toujours périlleux car l’émotion agit comme réveil d’un domaine inconnu. Elle possède ce pouvoir redoutable mystérieux et exclusif de donner vie à ce qui vit en nous et, par devers nous. Et cette part de nous mêmes risque de se tailler la « part du lion » si la maîtrise émotionnelle n’est pas acquise. Cet impact s’exerce soit sur la conscience affective soit sur la dimension sociale. Cela revient à dire que l’émotion risque de balayer la conscience de soi par l’intrusion du souvenir qui, non demandé envahira le champ de la conscience et s’imposera sans compromis, soit par une donnée constitutive de l’évocation de la vie sociale
Certains sont exonérés du risque de pollution émotionnelle. Ce sont celles et ceux qui parviennent à neutraliser le rapport émotif suggéré . Dès la confrontation avec la cause susceptible de dégénérer ces privilégiés cernent le risque en actionnant le pouvoir d’ignorer l’évocation. Ce pouvoir ne s’apprend pas. Tout au plus il s’entretient par la rigueur et la volonté.
Il se trouve certains passés maîtres dans le pouvoir de susciter l’émotion et d’autres excellent dans le talent de cultiver le pouvoir redoutable qui en résulte. Ce sont les artistes dans le premier cas de figure et les détenteurs d’aura charismatique dans l’autre option. Les artistes « ratissent large » car l’émotion est leur véhicule de prédilection et les « charismatiques » savent orienter la recherche de l’impact qui provoquera le trouble qu’ils sauront utiliser pour asservir leurs victimes. Ce trouble n’est rien d’autre que la promiscuité suscitée par la contrainte de partager l’évocation d’une émotion préjudiciable sans détenir l’aptitude à s’en libérer.