LA NATION JUIVE.
Selon nos schémas coutumiers d’appréhension de la réalité juive, issus, pour la plupart de l’adoption de critères assimilationnistes, nous nous serions attendus à ce que Le Premier Ministre Israélien laissât sa place à un homme dit de la « Tradition » pour défendre à la Knesset le projet de loi, sur « l’Etat Nation » qui vise à renforcer le caractère Juif de l’Etat Hébreu.
Et bien non ! le projet de loi sur « l’Etat Nation » a été soumis aux parlementaires par le Premier Ministre. Cette incidence capitale désigne la singularité du procédé et ne manque pas d’interpeller
En quoi cette loi est-elle identifiée aux textes fondateurs de l’Etat Juif ? Que contient-elle de si déterminant ? Et surtout, pourquoi son adoption devient – elle »l’affaire personnelle » du gouvernement ?
Cette loi dépasse le caractère sioniste de la Déclaration d’Indépendance et définit l’environnement à venir de la communauté Nationale. Aussi, désigne t-elle la finalité ultime du sionisme qui se dévoile comme rédemption universelle.
Le choix d’un politicien pour défendre cette loi est mystérieux. Il traduit, de toutes façons, la constante du refus d’assumer l’histoire manifesté par les « religieux » et signale que « renforcer » le caractère Juif de l’Etat ne dépend pas d’un seul courant mais de la volonté nationale.
Comme quoi, le renforcement de l’appartenance peut s’avérer compatible avec des formes » marginales de cette même identité et confirmer que lutter pour le triomphe de la Tradition n’a rien à voir avec les conflits religieux.