Il faut distinguer nettement la réalité israélienne de la vie juive en diaspora pour cerner une vision assez simple, que d’aucuns ont intérêt à radicaliser exagérément par antisémitisme ou antisionisme.
Pour ce qui concerne Israël, on peut affirmer sans hésitation que ce qui est appelé « extrême droite » ne recouvre pas ce qu’on y traduit en Europe. Le père fondateur de ce courant ZEEV JABOTINSKY insista certes, sur le nationalisme, c’est-à-dire le primat de la Nation qui l’amena à une grande fermeté envers l’occupant britannique, le refus catégorique du projet d’installation en Ouganda et une méfiance non dissimulée pour les partis de gauche, coupables à ses yeux de laxisme en tout domaine. Mais, on notera l’absence de cette particularité sulfureuse, présente dans tous les extrémismes : racisme et xénophobie. Jabotinsky écrira même des pages émouvantes sur sa compréhension des réticences arabes au projet sioniste. Ce courant dit « d’extrême droite » n’aura pas l’équivalence idéologique de ses homologues en Occident. Peut-être que le parti du rabbin Kahane faisait exception et encore, avec de nombreuses réserves.
Qu’à côté du nationalisme juif, qu’on retrouve d’ailleurs aussi à gauche (Certains discours de Ben Gourion, aujourd’hui seraient qualifiés relevant de la droite extrême) puissent exister des courants xénophobes, n’est pas caractéristique de la vie politique du pays. Ces courants restent minoritaires sans influence réelle sur la vie publique. Il y a vraiment abus de langage à évoquer l’extrême droite israélienne car cela renvoie à un contenu idéologique, planifié, structuré, étranger à la mentalité juive traditionnelle.
Cela nous amène à la vie juive diasporique où la réalité des intérêts politiques souffre encore d’une certaine retenue. Ce qui n’a pas empêché le Grand Rabbin de France de prendre ouvertement position contre le Front National au nom même des principes fondamentaux du Judaïsme. A-t-il eu raison ? C’est une autre histoire ! Disons, qu’en ce qui concerne la Diaspora, il ne faut pas confondre les groupes d’auto défense avec des mouvements politiques d’extrême droite. Il n’y a pas, en Diaspora d’engagement politique juif. Cela reste une préoccupation personnelle.
Politique, culture, pensée n’échappent pas à la règle commune. L’assimilation aux définitions européennes complique et fausse l’approche juive ou israélienne qui ne présente que très peu de similitude avec ces mêmes réalités essentiellement représentatives de la réalité Occidentale qui demeure pour Israël un produit…d’importation
Assurément l’extrême droite juive ou israélienne, comprise à la manière européenne est un mythe!