En désignant son combat « L’Etat Juif, » Herzl laissait déjà entrevoir la nature réservée à son oeuvre. Cet Etat sera » l’Etat des Juifs » et, à sa création seront associées de nombreuses fatalités, dont la spécificité juive sera la quintessence.
Une conscience approximative de cette réalité pourrait distraire de la nécessité d’estimer comme il se doit la récente loi adoptée par la Knesset.
Certains membres de la minorité Arabe aidés des traditionnels défenseurs de leur cause et recrutés souvent parmi les Israéliens, s’empressent de voir des motifs à l’inquiétude dans cette perspective. Ils craignent ou font semblant de redouter que le renforcement du caractère Juif de l’Etat d’Israël ne soit l’aveu d’une discrimination prochaine à leur encontre.
La civilisation hébraïque implique de nombreux préalables parmi lesquels figure le « droit de l’étranger ». Il n’est donc pas nécessaire de fournir une garantie supplémentaire pour se prémunir d’un danger déjà neutralisé par principe.Par ailleurs, on serait bien dans l’impossibilité de fournir des faits attestant la crainte fondée. La culture juive d’essence humaniste ignore la discrimination et n’a nul besoin de leçon de leçon de morale émanant de systèmes culturels qui se sont fourvoyés et disqualifiés par la Shoah.
Cette morale implicite fait partie de la prédisposition fondamentale par laquelle toute culture assume le « préalable » civilisationnel qui rendra acceptable son rôle recevable au sein de la culture juive.
Tout comme les Arabes bénéficient en Israël de droits garantissant leur participation au processus démocratique, ils ne sauraient être écartés de ce bénéfice sans un changement radical que rien ne permet de supposer.
Les Juifs entendent bien se prévaloir de ces acquisitions préalables qui ruinent le projet d’assimilation à toute discrimination. « Sans moralité point de droit » disent les Textes. Or, cette moralité qui précède l’observance de la loi reste la suprême garantie.