On aurait aimé que la « cloche aux Juifs » restât une belle histoire commençant par « Il était une fois » et se terminant, c’était le minimum, par « Et cette cloche d’infamie cessa enfin. » Non ! « La cloche aux Juifs » sonne encore et toujours. Quant à la statuaire de « l’Eglise triomphante » et de « la synagogue déchue » elle est plus arrogante que jamais, puisque l’Eglise, s’abstenant de toute initiative réparatrice, la confirme donc dans sa symbolique de disqualification d’Israël et des Juifs. Et, Nous demandions seulement un panneau explicatif visible et lisible en plusieurs langues.
L’Eglise nous répond par le mépris du silence !
Comment éviter de tirer les conclusions inévitables ? Qui oserait encore nous parler de Vatican II et de Nostra Aetate ? Qui oserait soutenir que l’Eglise est capable d’AGIR, en donnant consistance aux conclusions conciliaires, alors qu’elle n’est pas prête à faire taire une cloche qui rappelle aux Juifs leur déchéance ?
Il y a peu de temps, je m’adressai aux responsables des amitiés judéo chrétiennes pour leur signaler ces graves anomalies. SILENCE ! A quoi servent donc ces institutions ? Quel est leur but, leur fonction, leur mission ? Nos amis Chrétiens sont, eux aussi, bien silencieux ! Nous ne cachons plus notre trouble !
L’Eglise ne veut manifestement pas agir et confirmer sa volonté de rapprochement par des actes. Aussi, quel sens donner à ces grands balais d’illusions que sont les rencontres judéo- chrétiennes à haut niveau ?
Que de miel dans les paroles comme s’il fallait déguiser les mots pour qu’on les entende. Qui aura le dernier mot ?
Tiens, le voici, le dernier mot !
Le carillon de 22 h vient de retentir à la cathédrale de Strasbourg. Encore quelques minutes et vous allez entendre la cloche, pas celles des Juifs, celle du mensonge, celle des engagements non tenus, la cloche de la vérité qu’on foule aux pieds sans scrupule, celle que venait arracher un pauvre homme monté sur un âne et qu’on a remis bien vite et sans concession sur sa croix de supplicié. Vous l’entendez ? C’était jadis « la cloche aux Juifs. » Elle est devenue celle de la… « langue de bois. » Certains disent que c’est toujours la « cloche aux Juifs ». Je crois qu’ils ont raison !