ETAT DES LIEUX 13
« Je vins à Bâle pour préparer le Congrès et faire son succès. Parmi les nombreux problèmes qui m’occupaient l’esprit à cette époque, il en était un, qui, bien qu’il ne soit pas vraiment sérieux, était particulièrement délicat. Il était lié de manière générale au problème juif.
Quel serait le drapeau qui décorerait la salle du Congrès ? Quelle serait sa couleur ?
Nous n’avions pas de drapeau à nous. Cette idée m’obsédait. Il fallait créer un drapeau et en choisir les couleurs. Brusquement, une idée fulgurante me vint à l’esprit : bien sûr que nous avons un drapeau ! Le drapeau bleu et blanc , le châle dont nous nous enveloppons pendant la prière…Voilà notre symbole. Nous allons prendre le talith et le dérouler aux yeux d’Israël et de toutes les Nations. C’est ainsi que je commandais un drapeau bleu et blanc avec une étoile de David en son centre.
Voilà comment est né notre drapeau , celui-là même qui flotta devant le Congrès. Personne n’en fut surpris : personne ne demanda comment il avait été créé et d’où il venait.
De même, le Chékel. Quand les membres du Comité Financier discutèrent de la taxe que chaque sioniste devait payer à l’Organisation Sioniste, ils ne purent trouver un nom à lui donner. Je me mis donc à chercher un nom qui serait acceptable par tous et ne trouvai rien de mieux que le mot « Chékel » J’avais à peine énoncé cette proposition qu’elle fut reprise par chaque orateur du Comité et, quand on proposa de voter le montant de la taxe devant être payée à l’Organisation Sioniste, le mot « Chékel » était sur toutes les lèvres.
Il en est ainsi de toutes les créations inspirées par l’esprit de la Nation. C’est un signe favorable que personne ne soit conscient de leur nouveauté et que les gens les acceptent pour ce qu’elles sont : des choses consacrées par la coutume et l’usage antique. »
EXTRAIT DE DAVID WOLFSOHN- TRAIT D’UNION N° 146 – BULLETIN MENSUEL DU JUDAÏSME TRADITIONNALISTE HECHVANN 5728 – NOVEMBRE 1967
NB/ Il est à noter avec la plus grande attention que des symboles nationaux aussi déterminants que le drapeau et la monnaie, directement inspirés de l’histoire biblique d’Israël et que ne désavouent pas les autorités rabbiniques restent l’œuvre d’un dirigeant sioniste. A une époque où certains prétendent que le mouvement sioniste n’était pas plus attaché à la terre d’Israël, qu’à sa civilisation ou à ses valeurs, ce petit rappel a pour prétention de remettre les éléments de la vérité historique en place. Choisir un taleth pour drapeau d’Israël, ce n’est pas rien!