Napoléon est le seul souverain à avoir, non seulement manifesté de l’intérêt pour le peuple juif mais le seul, depuis l’Antiquité, à avoir œuvré en faveur de son émancipation, voire davantage.En 1798, soit quatre ans avant son couronnement, âgé de 29 ans, il composa une Proclamation destinée aux Juifs d’Afrique et d’Asie, véritable brûlot nationaliste et sioniste, où il promettait de rétablir le Peuple juif sur sa terre. Il alla même jusqu’à affirmer que les Juifs ne devaient pas désespérer de leur destin et il n’hésita pas à soutenir que le peuple juif avait été privé de ses droits en même temps que de sa terre. Comment Napoléon connut-il l’histoire du peuple Juif ? Qui lui a appris qu’ils avaient été chassés de Judée? Ses connaissances religieuses se limitent au catéchisme (pour enfants) appris chez les Religieuses à Ajaccio. L’histoire juive et, nous le verrons plus loin, le fonctionnement de l’institution judiciaire hébraïque ne figuraient probablement pas au programme !
Napoléon était certes consommateur de livres. On ne lui connaît, toutefois, que peu d’intérêt pour la religion judaïque ! Et, cependant ses initiatives personnelles en ce domaine furent aussi nombreuses qu’originales.
Les desseins impériaux qui bénéficièrent aux Juifs ne se limitèrent pas à la France. Les Juifs Européens bénéficièrent des largesses napoléoniennes. Partout où la Grande Armée passait, les portes des ghettos étaient arrachées et les droits accordés aux Juifs.
L’œuvre considérable à l’avantage des Juifs commença en Juillet 1806, par la convocation à Paris de tous les notables Juifs, assemblée présidée par Avraham Furtado de Bordeaux. Les notables durent répondre à une série de questions visées par l’Empereur lui-même, dont le but était de vérifier l’adaptation des Juifs à un état moderne. Mais le génie impérial ne s’arrêta pas là. Il fallut aux plus éminents rabbins de l’époque confirmer les conclusions des notables. Ainsi se réunit le « Grand Sanhédrin » composé de 71 membres, à l’image de celui évoqué dans le Talmud et présidé par le grand rabbin David Sinzeim.
Qui apprit à Napoléon ce qu’était le Sanhédrin ? Qui lui a révélé que son chef s’appelait Nassi titre que porta le Grand rabbin Sinzeim ? Qui lui a révélé que le Sanhédrin était composé de 71 Maîtres.
L’impression que provoqua cette initiative sur les Juifs d’Europe fut profonde. Certains y virent l’amorce de la période messianique. Il faut relire la prière que chaque maître devait prononcer avant sa classe pour se rendre compte de l’immense impact. « Gratitude, » « reconnaissance éternelle » reviennent souvent accompagnées de vœux pour sa famille.
On connaît des conseillers dans tous les domaines où s’exerça le génie impérial. Les Maréchaux pour l’armée, des savants, des archéologues, des médecins, Champollion, Corvisart, etc… Aucun nom n’apparaît concernant les Juifs. Pourquoi cette solitude ? Pas même un nom exprimant sinon un désaccord, du moins des réserves. Sur un sujet aussi porteur, théologiquement parlant, même le saint Siège garde le silence ! Un souverain réhabilite les Juifs et le Vatican se tait ! Nous noterons que c’est l’Eglise qui créa l’Inquisition et Napoléon qui la supprima !!!
Pourquoi Napoléon manifesta-t-il tant de sollicitude pour les Juifs ? On se perd en suppositions. Ce qui est troublant néanmoins, c’est qu’on ne peut attribuer cette volonté de rédemption à un mouvement d’opinion qui globalement restait antisémite, pas plus qu’à des influences diverses dont l’empereur serait le porte-parole. Napoléon était le Chef d’orchestre, et, en même temps, le Premier Violon, mais à ce point !
Portalis qui, sous l’impulsion impériale rédigea le Code Civil fut un juriste de l’Ancien Régime et donc porteur d’un anti judaïsme doctrinal. Pourquoi l’Empereur n’a-t-il associé aucune personnalité à ses démarches salvatrices en faveur des Juifs ? Même Mollé, le grand ordonnateur du Sanhédrin, prévient qu’il agit sur instructions précises de Sa Majesté impériale. Toutes les instructions que recevait le ministre Champagny à ce sujet étaient rédigées de la main de l’Empereur !
Napoléon avait-il des origines juives qu’il gardait secrètes ? La thèse est audacieuse mais peu crédible. La nature secrète de l’Empereur ne favorisait guère les épanchements et personne ne put se vanter d’avoir reçu des explications ou des observations impériales sur les projets concernant les Juifs. La réponse ou l’ébauche tient peut- être dans cette opposition entre des initiatives intrépides, révolutionnaires et le vide, le secret dont Napoléon s’est délibérément entouré pour toutes les décisions prises à l’égard des Juifs. Nulle part, il n’a expliqué ses motifs de rupture avec une histoire chrétienne, antijudaïque et antisémite. . Sauf, peut-être à Sainte-Hélène, où Napoléon confie au médecin Irlandais Barry Edward O’Meara : « Mon souhait est que les juifs soient traités en frères comme si nous faisions tous partie du judaïsme ». (WIKIPEDIA)
C’est probablement dans cette solitude voulue par le vainqueur d’Austerlitz à propos de ses ordonnances au sujet des Juifs, que réside le chemin qu’il faudra emprunter et qui pourrait révéler surprises, étonnement, voire stupéfaction. Songer à faciliter le renouveau national juif et vouloir reconstruire le Temple de Salomon ne sont pas des projets qui naissent par génération spontanée !
Bravo à Napoléon ! avec toute ma gratitude, je pense que je vais prendre la Nationalité Corse.
Bonsoir, a la question posée concernant la connaissance du Sanhédrin, je propose comme réponse la « tradition orale » d’autrefois, c’était une époque ou les livres n’étaient pas aussi nombreux qu’aujourd’hui et beaucoup de gens ne savaient pas lire, par contre ils savaient écouter les anciens le soir a la veillée ou quand ceux ci voulaient apprendre quelque chose aux jeunes. A la question posée pourquoi l’Empereur a il fait ses actions législatives en faveur des juifs? Je me permet de proposer comme réponse, l’histoire de la Corse elle même dont ce fait historique qui est l’achat de l’ile par un certain Choiseul ministre du roi de France Louis 15 a le république de Gènes, le fait que les Corses eu même ne se sentent pas autrement que Corses en gardant en eux leur devise qui est aussi celle de l’ile de beauté: » toujours conquis, jamais soumis ». N’ayant pas d’autres propositions, merci pour cet article et cordialement.
Wahooo ! Bravo pour cet article !
Je fus autrefois dns ma jeunesse un fan de Napoléon, mais j’avais un peu laissé tombé mon admiratoin sans borne quand mon prof d’histoire me remis les pieds sur terre en nous rappelant le bilan de fin de parcours : il laissa une France veuve et dépeuplée et plus pauvre en territoire qu’il ne l’avait trouvé.
Mais recemment j’ai redécouvert tout le bien que Napoléon a fait aux juifs, et cela grâce justemnt à un site juif qui rappelle qu’à l’époque Napoléon fut même pressenti comme le Messie espéré.
Vous avez eu le mérite ici de poser des questions capitales et auxquelles l’Histoire n’a pas encore répondu.
Je suis très sensible à votre observation pour plusieurs raisons. La première tient à la rareté des admirateurs de l’Empereur, car avouer son admiration pour le vainqueur d’Austerlitz relève du suicide! La seconde est liée au fait que Napoléon fut en échec scolaire et durant 28 ans, j’ai dirigé un collège/lycée dont la vocation était l’accueil de gosses en échec.
Méfions nous (ou ayons confiance) Un gosse en échec a de terribles revanches à prendre. Et quand on s’appelle Napoléon, cle mène très loin. Et puis ce destin m’a toujours fasciné. Vilain, petit, tout l’appelait à la médiocrité mais les « ailes de l’aigle frôlèrent le ciel stupéfait »
Quand à son attitude envers les Juifs, bizarre, bizarre! Merci de m’avoir donné l’occasion de parler d’une de mes passions et de déplorer que même à l’horizon rien ne signale l’ombre de la grandeur impériale. Nous n’avons pas le bonheur de pouvoir dire avec Victor Hugo: « Ce siècle avait deux ans et, déjà Napoléon perçait sous Bonaparte!
Mais malgré tout, nous pouvons encore crier, que dis je, hurler:
Vive l’Empereur!
Bonsoir cher monsieur,
Je me permet de porter à votre connaissance cet article que j’ai rédigé relatant les travaux d’Henry Laurens et Richard Ayoun. En effet, ceux-ci démontrent que Napoléon n’a jamais fait cette fameuse proclamation aux juifs à Acre…
http://www.cercledesvolontaires.fr/2013/02/24/napoleon-bonaparte-defenseur-de-letat-juif-hoax/
Bonjour,
Concernant la mystérieuse connaissance de Napoleon du monde juif et son attachement, je verrais bien une rencontre féminine juive dans sa jeunesse, ce qui expliquerait qu’il en fasse une affaire personnelle.
Napoléon admirait les qualités de ténacité, de grandeur d’esprit. Il avait par exemple épargné en Allemagne un village, juste parce qu’un grand mathématicien y habitait. Il a dû rencontrer ces qualités chez les juifs qu’il a rencontrés. Peut-être même à Ajaccio où il a grandi (hébreux = Ebrei en langue corse).
Je pense qu’en étant le protecteur des juifs, il espérait en faire des alliés fidèles.
Enfin, Napoléon se sentait « poussé par une force invisible », et il a peut-être senti quelque chose de similaire chez les prophètes juifs.
A voir !
Les 1ers juifs arrivèrent en Corse après leur expulsion d’Espagne par la reine Isabelle de Castille. Plus tard, Pasquale Paoli fit appel à eux pour le développement du pays et ils vinrent nombreux. Il en fit des citoyens à part entière.
Source : http://www.corsenetinfos.fr/Synagogue-de-Bastia-Encore-des-reactions_a11508.html
Donc Napoleon a très bien pu sympathiser avec des juifs durant son enfance/adolescence en Corse.