Si les Juifs n’ont pas été préservés dans les pays Musulmans, leur survie était contestée dans de nombreux pays d’Occident ! Privés de liberté, déniés dans la légitimité de leurs biens, victimes de l’arbitraire le plus sauvage, les Juifs des pays à vocation islamique ne furent pas épargnés. Mais l’Orient n’a jamais envisagé l’extermination du peuple Juif !
A entendre aujourd’hui les propos à connotation raciste de certains Européens, présentant la pratique de l’Islam comme dangereuse, on a l’impression que ces « penseurs » émergent d’un monde, où les accusations qu’ils profèrent ne pourraient pas s’appliquer à eux-mêmes, où les Juifs furent aimés, respectés et choyés. Quand bien même, leur crainte présenterait quelque éventualité de fondement, ce qui n’est pas assuré, la pratique de l’anti judaïsme puis de l’antisémitisme fut, par contre, monnaie courante en Occident jusqu’au moment où une poignée d’hommes éclairés proclamèrent que les droits des Juifs devaient être garantis. Cette fraction infime imposa ses vues et dut recourir à la proclamation de la « terreur » pour balayer la monarchie et ses privilèges.
L’histoire de l’Europe fut plus souvent habitée par les démons de l’antisémitisme qu’elle ne connut de périodes où il s’éclipsa. Être fier de son histoire pour un Occidental, n’est légitime que pour des époques assez courtes où les bêtes se turent. Les Eglises, censées vivre selon les impératifs de l’amour du prochain, se virent imposer les idéaux de 1789 alors que leur vocation affichée aurait du les conduire à la tête du mouvement libérateur.
Sans la Révolution, quel serait le statut des Juifs laissé à la seule appréciation de ces Eglises ? La continuité antijuive de l’histoire Occidentale devrait nuancer l’exubérance orgueilleuse des Européens, jugeant l’Islam d’une façon qui, appliquée à eux-mêmes, les rendrait coresponsables de l’effroyable machine à tuer qui ensanglanta l’Europe de 1938 à 1945. L’antisémitisme des pays de la chrétienté procède d’une longue histoire dont les adorateurs n’ont pas tous fait amende honorable.
Et, je le redis. Pour tourmentée qu’ait été la présence juive en terre d’Islam, elle n’y connut pas la tentative d’éradication physique et totale qu’elle dut subir dans l’Europe chrétienne. Alors, si je ne dois pas payer pour les crimes de mon père, je ne dois pas, pour autant, oublier que c’est lui qui les commit !
Les descendants des exterminateurs qui, il y a à peine une cinquantaine d’années pactisèrent avec les barbares Germains pour que le nom d’Israël soit rayé de la carte des vivants (c’est ahurissant, cette obsession de nos détracteurs pour obtenir une carte que ne polluerait pas la présence juive) bavent d’un orgueil démesuré quand ils tiennent discours et diatribes contre les étrangers, se présentant comme issus d’une civilisation idéale.
Ils oublient que la civilisation idéale est morte à Auschwitz et qu’au même moment renaissaient des bûchers que leurs mains amnésiques et criminelles avaient allumés, les fils de Jacob le méprisé, retrouvant avec l’espoir et la dignité, confiance en son destin !
Aussi, entre la peste et le choléra, le choix n’est pas facile !
