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La politique pro arabe de la France n’est pas une donnée nouvelle. Elle fut inaugurée par François  Ier et  n’a jamais été un parcours inspiré par les seuls idéaux humanistes. Tout comme l’alliance avec le Grand Turc où seul Molière y trouva son compte, elle  fut souvent vécue comme une trahison par l’Europe chrétienne. Le dernier exemple d’indignité s’illustra par la Collaboration de la France à la tentative d’anéantissement des Juifs soutenue par une politique d’asservissement  à l’Allemagne nazie.

Les Affaires Etrangères Françaises ont aussi et encore gardé l’empreinte délétère, de l’évêque d’Autun, « le diable boiteux » Ministre des Affaires Extérieures de Napoléon 1er Prince de Talleyrand Périgord,   qui se vit qualifier, par l’Empereur de « m…dans un bas de soie. » Le Quai d’Orsay, souvent « Etat dans l’Etat, »  a, en bien des domaines pratiqué une politique, à la limite de l’opposition avec l’orientation voulue par le gouvernement en place.

Cette politique de l’équivoque dura jusqu’à l’arrivée au pouvoir du Général de Gaulle, qui inaugura, à sa manière, la politique étrangère de la France, en la réservant  en  chasse gardée de l’Elysée. En 1958, cette politique extérieure gardait encore l’orientation pro-israélienne, que lui avaient donnée Guy Mollet et la SFIO. Cette amitié réelle et sincère n’était, toutefois, pas très éloignée d’intérêts économiques et pétroliers, mais cela n’empêcha pas l’amitié et la sympathie qu’inspirait aux socialistes la naissance et la survie de l’Etat Juif.

Le soutien des socialistes à l’Etat Juif devenait, cependant, pesant. La coopération militaire qui avait permis l’installation d’un réacteur atomique en Israël et l’engagement français à Suez, risquaient si cette contribution  perdurait,  d’aliéner au seul Etat d’Israël, la politique moyen orientale de la France. Il fallait donc, au plus vite, se désengager de l’aide massive et quasi inconditionnelle à Israël.

Il est significatif que, dans sa conférence de presse du 19 mai 1958, le général de Gaulle, impitoyable avec les gouvernements Français précédents, se soit montré particulièrement cordial, voire amical avec Guy Mollet, comme si l’entente ou la passation de pouvoirs procédait entre les deux hommes d’une implicite compréhension mutuelle.

L’annonce (ou la préparation) de la fin de la lune de miel franco israélienne, nécessaire, au regard des intérêts français, ne pouvait pas être à l’initiative d’un homme, Guy Mollet,  empêtré dans des dépendances liées à des jeux politiques internes, mais seulement, par celui, qui, en dépit de son illustre reflet, restait un « homme nouveau » au regard de la vie politique. Ce qu’il ne manqua pas de concrétiser par sa condamnation d’Israël en 1967.

Certes, de Gaulle n’est pas revenu au pouvoir pour statuer définitivement sur les relations franco-israéliennes. Peut-on en dire autant, sur les raisons de ceux qui, singulièrement, en abandonnant leurs prérogatives à « l’homme du 18 Juin » ont, jusqu’à ce jour,  délaissé officiellement leurs amitiés israéliennes ?

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