Le maintien de l’accusation de complicité avec « l’entité sioniste » n’est plus le seul motif de critique du comportement des Juifs de France et d’Europe. Par un dérapage subtil et dosé, on en vient aussi, pour les Juifs de l’exil à contester, tout comme on le fait, à l’égard d’Israël, la spécificité juive.
Que le Ministre français de l’Intérieur ait cru devoir mettre une kippa en déclarant « que les Juifs de France peuvent être fiers de porter leur kippa » et répondre ainsi aux affirmations de la dirigeante du FN, confirme l’importance du débat, qu’en d’autres circonstances, un ministre de la République eût traité par un méprisant silence.
Depuis 1791, date de l’Emancipation des Juifs de France, l’observance juive a-t-elle donné motif à requérir la justice pour « entrave ou désordre à l’ordre public ? » Pourquoi, dans ces conditions, Emmanuel Vals, s’est-il senti obligé de préciser que « les Juifs de France pouvaient être fiers etc… » N’était-ce pas déjà évident ? Pourquoi accorder considération à des propos essentiellement provocateurs ?
Le signal a été donné par la justice allemande, condamnant la circoncision. J’évoquais la subtilité de la démarche. En effet, il s’agissait, dans le strict contexte du procès, d’une affaire mettant en avant le comportement musulman. Mais la condamnation qui s’en suivit, concerne tous les « usagers » de la pratique. Dont les Juifs, of course ! Mais commencer l’affaire par l’évocation d’un exemple Juif, c’était donner du « blé à moudre » à ceux qui seraient conduits à y voir une démonstration supplémentaire de l’antisémitisme !
Le débat sur la « viande cacher » a été ouvert mais n’a jamais été refermé. Il est de nouveau considéré, suite aux polémiques sur la viande Hallal. Tout se passe comme si, sans faire preuve de paranoïa, mais en examinant les faits, c’était le Judaïsme et les Juifs qui restaient l’objectif, mais la crainte de l’accusation d’antisémitisme, plus que les pressions d’un éventuel lobby, détournait vers l’abattage, en général, persuadés que celui-ci amènerait au « cacher », cible sur laquelle on concentrerait tous les tirs.
Petit à petit, et l’examen scrupuleux le confirme, les Juifs de France, n’évoquent plus les illustres pages qu’ils ont écrites. On se contente de répliquer aux attaques avec une retenue et une mesure qui en disent long sur la résurgence « à petits pas » de comportements puisés aux sources de l’humiliation.
Jusqu’à ces derniers temps, les Juifs de France et d’Europe n’étaient que victimes. Il importait, très vite, de les extraire de ce statut, qui octroyant essentiellement des droits, leur évitait de devoir rendre compte.
Avec la mise en accusation de la pratique religieuse, les Juifs retrouvent l’obligation d’expliquer, de se justifier. Il ne serait pas étonnant, dans ce climat de suspicion, suscité par l’anti sionisme, forme moderne de l’antisémitisme, que les débats ayant permis à Napoléon 1er de confirmer les Juifs de France dans leur nouvelle citoyenneté: l’Assemblée des Notables et le Grand Sanhédrin ne devinssent à moyen terme, suspectés d’être l’œuvre de manipulateurs et de faussaires.
Ne voit-on pas déjà, l’auteur du Code Civil, suspecté d’un philosémitisme singulier, ou d’un sionisme prématuré, quand, dans une de ses proclamations à la Grande Armée, il soutenait déjà, le Retour du Peuple Juif, chez lui !
S’ils veulent etre a cheval quant a la laicite, alors il faudrait que la Marianne ote son bonnet phrygien en Perse, il était porté par la divinité Mithra , divinite apparue vers le xvie siècle av. J.-C.
Le respect de la laïcité est d’abord un « état d’esprit ».
Cela étant, votre remarque est judicieuse.
Bien cordial Chalom
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