Par décret du 27 septembre 1791 les Juifs de France deviennent Français. Le bénéfice de cette disposition n’est accordé qu’aux Juifs « qui prêtent le serment civique et s’engagent à remplir tous les devoirs que la Constitution impose. » Devenir Français obligeait à un engagement, voire à prêter serment de loyauté et de fidélité.
Mais Napoléon estima, néanmoins, la procédure hâtive puisqu’ en 1806, et en 1807, il convoqua respectivement l’Assemblée des Notables puis le Grand Sanhédrin, qui regroupèrent les représentants des Juifs de l’Empire, rabbins et civils, pour vérifier que la religion mosaïque était compatible avec les lois de l’Empire, le Code napoléonien en l’occurrence, qui deviendra le Code Civil.
Ces initiatives avaient donc pour but de vérifier que le Judaïsme ne présentait pas quelque opposition, notamment en ce qui concerne la polygamie et la priorité de la qualité de Français, bref, que la décision d’émancipation décidée en 1791 n’était pas devenue invalide par des comportements contradictoires qui remettraient en question les acquis révolutionnaires décidés, peut être dans un de ces mouvements d’enthousiasme propres à des bouleversements de cette envergure.
Les représentants des différentes communautés furent donc soumis à un questionnaire qui donna lieu à des prises de position mémorables pour certaines interrogations.
Une des conséquences de ces rencontres fut la reconnaissance du Judaïsme par l’Etat et l’organisation des communautés en consistoires dépendant d’un Consistoire Central. Jusqu’à aujourd’hui, le vainqueur d’Austerlitz reste l’architecte des structures communautaires juives. Le cours de l’histoire des Juifs de France démontra, comme l’avait souligné, le président Jacques Chirac, lors du 190 ème anniversaire de la réunion du grand Sanhédrin, que « la France s’était enrichie de cette reconnaissance des Juifs comme partie intégrante de la Nation Française. »
Evoquant ces différents « examens de passage » auxquels furent soumis les Juifs de France avant de bénéficier des bienfaits de la citoyenneté, on pourrait se demander pourquoi l’Islam de France a échappé à ces démarches vérificatrices. D’autant plus, que les questions qu’on se pose aujourd’hui alimentées par des rumeurs alarmantes sur le danger de l’Islamisme en Europe et, notamment en France auraient exigé l’organisation de rencontres semblables à celles de 1806 et 1807.Les puristes nous répondront que la situation n’est pas comparable dans la mesure où la communauté juive était une réalité quasi invariable avant que ne se réunisse le grand Sanhédrin, alors que l’Islam en France est la résultante de vagues d’immigration successives empêchant une initiative similaire en raison de paramètres démographiques ne permettant pas de figer une réalité changeante et d’en cerner toutes les conséquences
Quand bien même ! Sans verser dans la paranoïa, n’est-il pas légitime d’interpeler le gouvernement sur les assurances prises quant à la compatibilité Islam/Occident ? Des milliers de Musulmans sont devenus, deviennent Français, et importent, par l’Islam interposé, une conception de l’homme, du monde et de la Justice, différente de la nôtre. Sur quelles bases estime t-on que le risque de confrontation n’existe pas, n’existe plus ?
Voilà une civilisation qui ignore la démocratie, et dont la conception de la justice méconnaît les « droits de l’homme, » qui impose encore à l’égard des femmes une politique discriminatoire par la justification des voies de fait, en cas d’adultère notamment. Et ceux qui sont issus d’une telle civilisation, peuvent obtenir la nationalité française sans que les autorités de la République ne prennent des assurances formelles sur leur renoncement à ces pratiques incompatibles avec les vertus républicaines !
Pourquoi n’a-t-on exigé d’engagement citoyen que pour les Juifs ?
L’Occident connaît-il l’Islam ? Ne feindrait-il pas de croire que ce dernier peut cohabiter avec la laïcité ? Pourquoi, la prudence, nous semble t-il, n’a-t-elle pas conduit aux vérifications imposées, d’abord, par le bon sens ?
Après avoir pris acte que les Juifs de France ont du faire la preuve que la pratique du Judaïsme était compatible avec le respect du Code Civil et que les Musulmans de France ont échappé à cet examen, il n’est pas chimérique d’envisager, dans un souci constant de paix civile, que l’esprit qui anima l’Empereur dans sa préoccupation de ne pas octroyer le droit d’être Français à qui ne le mérite pas, s’exprimât à nouveau par une initiative utile, voire indispensable qui s’inscrirait dans le sillon du grand Sanhédrin napoléonien et commencerait par poser les questions capitales suivantes, en guise de préambule :
L’Islam de France est crédité, à priori, de compatibilité avec la République laïque, sans confirmation officielle résultant de rencontres religieuses et civiles au plus haut niveau. POURQUOI ? Les non-musulmans ne sont ils plus considérés comme des infidèles par l’Islam ? Le Djihad ne s’applique t-il pas (ou plus) à la France ?
Des Etats généraux de l’Islam de France.
Le peuple français doit savoir ! D’abord, si la religion musulmane, victime de clichés souvent alarmistes peut vivre en bonne intelligence avec des populations dont la mentalité a été forgée par l’apport de la révolution laïque de 1789.
L’histoire atteste, toutefois, d’un long contentieux de nature belliqueuse avec l’Occident. Ce contentieux est-il clos ? Y a-t-il compatibilité entre l’enseignement dispensé à l’école de la République et l’Islam ?
N’y a-t-il pas, cependant, risque de considérer ces initiatives vérificatrices comme des démarches policières ou l’expression rétroactive d’effacer les droits acquis ? Ces risques d’abus de pouvoir sont quasi nuls dans une démocratie. La France, devra, toutefois, engager ce processus, c’est son intérêt. Aura-t-elle la volonté d’ouvrir ce débat, le courage d’y faire face et l’imagination pour y déployer une stratégie à la hauteur des enjeux ?
Le peuple français doit savoir si tout Musulman Français vivant
sur le territoire national reconnaît, sans réserve, la préséance des lois républicaines sur la Charia. A cette question capitale, ce n’est pas un dignitaire de l’Islam qui doit répondre mais une assemblée de représentants, de mandataires, agissant ès qualité de porte paroles de l’Islam de France. La compatibilité (ou son contraire) ne pourra être établie que si les représentants de l’Islam, constitués, par exemple , en Etats généraux, se prononcent, au nom de leur tradition, sur des problèmes de société : mixité, violences conjugales, priorité des lois républicaines sur les dispositions religieuses, infractions impliquant directement ou indirectement des références fondées ou non sur l’Islam, etc…
Ces Etats généraux constitués pour une période probatoire, permettront de recueillir les informations nécessaires à l’établissement éventuel d’un diagnostic de conformité à l’idéal républicain. Tout comme au grand Sanhédrin, l’Etat pose les questions, l’Islam répond et la République juge. La participation, à titre consultatif, de personnalités civiles éminentes à ces Etats Généraux, pourrait faire déboucher ces rencontres sur des conclusions culturelles surprenantes et inimaginables aujourd’hui. Ces confrontations pourraient mettre un terme au poison redoutable des rumeurs et ragots qui empoisonnent la vie civile et constituent des réserves dangereuses de haine. Ainsi, la France saura, PARCE QUE LA FRANCE DOIT SAVOIR ! Quand à l’Islam, il a tout intérêt à démontrer qu’il n’est pas ce que certains disent qu’il est. Et si d’aventure, il n’en était pas ainsi, si Coran et Code Civil ne pouvaient rapprocher leurs principes souverains, autant le savoir maintenant. Cela permettrait de ne pas octroyer aux espaces de vie commune, des attributions fraternelles d’idéal convergent. Chacun saurait à quoi s’en tenir, prenant en compte que, si l’illusion est source de déconvenues, prudence est mère de sûreté. Il n’y a qu’avantage à débusquer la vérité. Vérifier la nature de la relation à la République Française laïque que génère la pratique de l’Islam est obligatoire et nécessaire. Obligatoire, car quelques suspicions ne peuvent être écartées quant au risque de désaccords entre civilisation occidentale et Islam. La paix civile est en jeu. Nicolas Sarkozy, alors Ministre de l’Intérieur, a posé les premiers jalons de l’organisation de l’Islam de France. Il importe de donner ses prolongements, désormais, à cette juste initiative. En vérité, au-delà des questions opérationnelles, ce que le pays veut savoir des Musulmans se résume à une question à la portée récapitulative: « Quelle place a la France dans votre estime, votre reconnaissance, votre affection ? » Les Juifs de France ont répondu à cette question en…1806 ! |
Hélas, la patiente est anesthésiée, et personne ne prendra de responsabilité durant sa chirurgie…A son réveil, demandant un miroir,
elle ne se reconnaîtra pas…
Au train où vont les choses il ne faudra pas s’étonner lorsqu’apparaîtra le premier timbre représentant une Marianne qui aura troqué son bonnet phrygien pour le voile musulman .
Tout comme il ne fallut pas s’étonner, mais prendre le maquis, quand la même Assemblée qui donna le pouvoir à Blum estima opportun de le confier à Pétain. La démocratie a plus d’un diable dans ses urnes, mais il paraît que, confrontées aux autres, nous aurions les meilleures.
Avec touts mes amitiés