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specificity-demotivational-poster-1240871595Pat Quartier:Cet article donne lieu en ce moment à un important et instructif débat judéo-chrétien! Nous en remercions tous les participants.

Toutes les émancipations s’affirment adversaires des particularismes parce que la vocation universelle à laquelle elles prétendent, s’accommodent mal des réductions apparentes qu’implique tout idéal individualiste.

Cette vision explique la « nécessité » de rendre inapplicable la Loi de Moïse en la désignant « accomplie »

, c’est-à-dire, non conforme à l’idéal universel de la Nouvelle Alliance. « Accomplie » et non « abolie » ce qui signifie que la validité de la loi est désormais caduque.

Si elle était déclarée « abolie » cela signifierait qu’en elle-même, elle contenait le signe de sa disqualification. Or, la prétention de la Nouvelle Alliance de se fonder en héritière de « l’ancienne » obligeait à cette acrobatie théologique.

Mais, la Loi de Moïse, ne peut, par définition, se prêter à cette acceptation de « statut transitoire, » parce que la Loi Morale échappe aux contingences du temps. Le canevas par lequel la conscience morale s’impose comme seule référence au comportement humain ne peut être soumis à d’aléatoires conditions d’exécution, ce qui reviendrait à dire que la définition du droit et du juste ne valent que pour une durée déterminée.

En d’autres termes, ce qui est moral aujourd’hui pourrait ne pas l’être demain. D’ailleurs, toutes les lois alimentaires, essentielles pour la conscience juive, sont annulées par la Nouvelle Alliance. Et croire que cette annulation fait passer du particularisme à l’universel, c’est se méprendre gravement sur le sens et la portée de ces lois.

C’est précisément le contraire qui se dévoile. Manger « cacher » c’est d’abord affirmer qu’on « est ce qu’on mange » en y ajoutant la définition particulière qu’entretient Israël avec le monde animal. Notons, pour l’anecdote, que l’Eglise Orthodoxe Russe n’a jamais levé l’interdiction de la consommation du sang.

Le fait qu’Israël soit seul concerné, loin d’être l’expression d’un particularisme quelconque est plutôt l’affirmation d’un universalisme différé, puisque cette Loi de Moïse, loin de devoir être accomplie, doit, au contraire, être révélée au monde !

La valeur de l’universalisme ne saurait s’opposer à la spécificité juive que, dans la mesure où cette dernière condamnerait à tout jamais les Nations à ne jamais en bénéficier. Que dans l’hypothèse où les gentils seraient définitivement écartés de la Loi de Moïse. Or, le Messie fils de David doit, précisément, apporter cette Loi au monde, la confirmant ainsi dans sa portée rédemptrice universelle.

Outre l’outrance blasphématoire que constitue son « accomplissement », limiter son efficience à une durée quelconque, c’est créer et accentuer une fracture essentielle au sein de la condition humaine, puisque en accomplissant la Loi de Moïse, alors qu’elle est en gestation de l’Universel, on confère à la Nouvelle Alliance, ce par quoi, elle prétendait s’affranchir, le particularisme de la Croix !

Le Christianisme, loin d’être l’Alliance Universelle qu’il prétend être devenue en «accomplissant » la Loi de Moïse, s’est, au contraire, réduit à un particularisme essentiel, en niant l’aspect non aléatoire de la Révélation sinaïtique.

La divinité de Jésus se fonde sur sa résurrection, c’est-à-dire sur un miracle qui est une contrainte. La messianité du fils de David attendu s’appuiera d’abord et seulement sur le rayonnement universel de la Loi de Moïse.

Arnold Lagémi      www.parole volee.com

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