La question essentielle que pose en effet le sionisme est moins : Pourquoi l’Ouganda, que pourquoi la Judée ? » Parce que, il est plus surprenant qu’une question impliquant la validité de la Tradition d’Israël soit retenue avec tant de détermination par des hommes dont l’idéal fut l’affranchissement de toute entrave, de nature religieuse, notamment !
L’acharnement » avec lequel la « terre » de sainteté, éretz ha kodèch est choisie par ceux-là mêmes qui firent de l’Emancipation et de la « désaliénation » les raisons fondatrices de leur combat, est singulier par l’implication manifeste de références traditionnelles et spirituelles non explicites mais éminemment présentes.
Se battre pour l’obtention d’une terre relève du « vital » Vouloir que cette terre soit celle qui fut « promise »à Abraham, Isaac et Jacob, rajoute à la dimension géographique, la nécessité d’y adjoindre des éléments civilisationnels qui, en l’occurrence, se révèlent de nature religieuse (terme inadéquat, mais permettant une comparaison mieux assurée)
Allons plus loin ! Le premier Congrès sioniste tenu à Bâle en 1897 pose un a priori troublant. La terre de Palestine s’inscrit dans une revendication que ne vient troubler aucun doute. Mais le « fil conducteur » de cette demande n’a de sens que dans l’acceptation sans exclusion de l’héritage d’Israël !
Comme si la destinée l’emporte parfois par la nécessité !