C’est un « lieu commun » que d’affirmer que dans la mouvance des nationalismes nés au XIXème, le sionisme trouva sa place. C’est là une inexactitude qu’accompagne la volonté séculaire d’empêcher tout renouveau de la « Nation Juive »perçu comme un péril majeur menaçant la Chrétienté depuis Constantin. Minimiser l’impact sioniste sur les mouvements nationalistes est un des moyens employés pour le réduire.
Cette inexactitude devient perversion quand, délibérément, elle refuse de prendre en compte la stimulation exceptionnelle qu’a pu représenter pour les peuples asservis la perspective que les Juifs puissent être libres et indépendants sur leur terre ancestrale. Pour les Arabes du Maghreb, ou les Africains colonisés, un exemple de cette qualité est d’une portée bien plus grande que celle qu’a pu avoir, le cas échéant, l’histoire du FLN sur le Mouvement Sioniste!
Tout comme les peuples colonisés par la France se référaient aux vertus républicaines de justice et d’égalité, ces mêmes peuples ne pouvaient éviter de tirer aussi conséquences de la volonté juive d’affranchissement: Si les Juifs avilis par les Arabes et martyrisés sont écoutés et leur désir de résurrection nationale pris en considération, à plus forte raison le seront-ils, eux mêmes, eux dont les puissances coloniales ont du user de force pour les dominer, en mettant fin à leur liberté politique. L’exemple Juif est une invite à l’ensemble des peuples asservis à l’imitation.
Tout comme l’antiquité eut son champion du droit, en la personne de Moïse, les temps modernes ont le leur. Théodore Herzl devrait donc être reconnu comme promoteur de la décolonisation et Benjamin Nétanyaou possède là un très solide atout à faire valoir, puisque c’est grâce au sionisme, valeur spécifiquement juive, que le pan-arabisme de Nasser fut un vecteur libératoire, pour les peuples d’Afrique et d’Asie victimes de la colonisation.
Le sionisme a donc joué un rôle déterminant dans les mouvements libérateurs Africains. Pendant de nombreuses années les leaders Africains se sont inspirés de l’exemple de Moïse et de Hertzl redonnant la dignité à leur peuple bafoué en le raccompagnant à sa terre et à ses droits. Lorsque l’influence soviétique deviendra chantage on oubliera l’exemple Juif. Mais celui ci reste dans la mémoire collective de l’Afrique. IL FAUDRAIT LE RAPPELER
Les diplomates israéliens en poste à l’étranger devraient exploiter cette nouvelle définition du sionisme qui, ainsi exposée pourrait être de nature , en Afrique et en Asie, à présenter et expliquer la créance que les pères fondateurs ont contractée envers le sionisme, matrice de leur rébellion libératoire