Oser l’audace comparative en important en Islam ou en Chrétienté les données de l’espérance messianique hébraïque, aboutirait, pour l’essentiel, à une incompatibilité majeure. La victoire du droit et du juste ne seraient pas les indices prioritaires à verser à l’actif de cette importation S’y substituerait l’intrusion de singularités merveilleuses et surnaturelles qui s’opposant aux acquis rationnels, accorderaient au « miracle » un droit de cité prépondérant et déterminant. Sans Résurrection, le Christianisme n’est pas, et privée de sa dimension prodigieuse le héros de l’Islam n’échappe pas aux fatalités de la condition humaine.
C’est ainsi que ces approches identitaires obligent le Juif, en l’occurrence, à imaginer les effets de la Victoire ou de la défaite des armes, non pas en fonction de ses propres critères de jugement, mais, très essentiellement, à l’échelle des valeurs dites de références des civilisations auxquelles il est confronté. Une comparaison infondée exposera à une projection sur l’ennemi, de ses propres expériences. Dans ces conditions d’approche illusoire, Israël se trouvera exposé aux plus graves dangers. Se trouver sur les voies d’accès conduisant aux impasses de l’illusion reste, en effet, la faute stratégique irrémissible.
« Gagner la guerre ne suffit pas, si la victoire n’est célébrée que par les Etats Major ! » Or, depuis la Guerre de 1973, désignée « Guerre du Kippour, » dernière confrontation armée opposant deux Etats, Israël et l’Egypte, apparaissent des « entités à vocation terroriste » engageant de fréquents conflits contre l’Etat Juif, mais ne disposant pas d’infrastructures déterminées. Tenter de les poursuivre et de les neutraliser devient surréaliste. Soutenir que la dangerosité de ces groupes est tout aussi corrosive, sinon plus, que le furent les conflits opposant Israël à des Etats est tout aussi vrai que Tsahal s’y adapte difficilement.
Si les désastres d’une guerre sont cachés, restent-ils réels dans la mentalité Arabe ? La philosophie religieuse d’Orient juge que c’est Allah qui donne la victoire ! Aujourd’hui, les guerres sont gagnées par un marketing subtil ! Il serait temps que, la souplesse aidant, on voit plus souvent les photos des réalités combattives plutôt que de devoir imaginer les « réalités combattives des photos ! »