Votre réflexion intitulée « Merci le monde » dans laquelle il ne me semble pas que citer Israël une seule fois n’ait suscité chez vous d’impératif éthique, voire d’injonction réactive à une conjoncture qui de la nuance, passe à la critique avant d’aboutir au systématique.
Nous n’étions pas nombreux à vous défendre lorsque vous souteniez qu’il n’y avait pas d’antisémitisme en France. Pour ma part, j’ai fait crédit à Jacques Attali, auteur du dictionnaire amoureux du Judaïsme. Vous alliez parler, dire, je n’en doutais pas. J’entendais presque qu’ « on grandit de ses erreurs, jamais de ses victoires » J’ai donc fait crédit à un homme qui, accordant au souvenir de son père « la fidélité » qu’on maintient pour les affections exclusives, ne pouvait pas, rester silencieux. A ma grande déception, vous avez pu ne rien dire !
Comment pouvez-vous évoquer une fidélité pour un père qui se dispenserait de la loyauté envers le peuple dont ce père et son fils sont issus ? Comment avez-vous pu oublier qu’Israël s’est incliné devant la France frontalement narguée ? Comment avez-vous pu, vous qui savez, ne pas prendre en compte qu’observant le Chabbat, j’ai estimé, qu’honorer le septième jour, c’était précisément, comprendre, et admettre que si nos amis de Métropole avaient besoin d’être persuadés que la Tradition des Juifs accorde priorité absolue à la vie, quelle que soit l’origine, la philosophie, les convictions de celles et ceux qui venaient de rencontrer la barbarie.
Se rapprocher du pays en larmes Shabat , quand bien même écrire est interdit, parce que témoigner de la création, c’est d’abord s’abstenir de créer, ne serait-ce qu’une lettre de l’alphabet. Il devenait devoir de conscience, attestation de cet universalisme dont votre père n’a pas du manquer de vous en faire partager les subtilités, que de témoigner, précisément en ces circonstances
Et bien non, vous n’avez pas estimé devoir saluer le geste. Comme vous avez jugé superfétatoire de faire état de l’exemplarité de la police Israélienne, selon le patron du raid, affirmant qu’elle lui fut précieuse.
Vous rappelez vous vos propos sur l’antisémitisme qui vous « placerait en première ligne de défense » si vous aviez les éléments pour confirmer son retour ?
Il y a quelque temps, je vous avais adressé requête, lors de « la Conférence des Présidents » tenue à Jérusalem, et à laquelle vous preniez part, me semble-t-il, en insistant pour que vous y disiez les mots que « votre père aurait aimés vous entendre dire ! » Vous m’avez répondu, « Mon père est toujours avec moi. » Croyez-vous que votre père vous maintiendra « sa fidélité » et qu’il, « restera à vos côtés, » si vous ignoriez par le silence et le mépris, ce qu’il en a coûté à un Juif d’écrire Shabat, ce que je ne peux imaginer. Faire renaître une amitié, c’est donner vie ! Qu’Israël soit d’abord vu « en vérité » n’est-ce pas réalité salvatrice ? Et, enfin, « oublier la stupeur de la Nation Juive » qui sachant distinguer dans le carnage du Bataclan la volonté islamique d’imposer exil et bannissement aux principes républicains, ne peut vous dispenser du devoir de rectifier. Au nom de cet attachement à un père omniprésent. Et, en raison d’un doute hypothéquant votre parcours d’un risque rédhibitoire : lasser les opportunités et la richesse de virtualités pour les emplois fussent-ils gratifiants !